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J'ai quitté Paris

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16 juin 2022

Lecture : 2 min

Il y a un an, j’ai pris une décision capitale, j’ai quitté cette dernière pour retourner au bercail.

Bien que pleinement persuadée qu’il fallait changer de plan et d’appartement, et surtout quitter ce voisin fou à lier qui hurlait à longueur de journée, j’me voilais la face. Paralysée à l’idée de quitter cette ville adulée où tout se passe, je me braquais par peur d’un FOMO menaçant, tombant à tout moment. Cette pétoche tant redoutée qui me ferait manquer l'opportunité et le coche, faute d’avoir déménagé. Paris, je savais qu’il fallait te quitter et tourner la page, mais je n'en n’avais pas l’envie (ni le courage ?).

Ma mère m’a dit maintes fois, tu sais on est bien ici aussi. Le sud c’est une partie de toi. C’est là que tu respires et que tu deviens joie. Et puis, tu manques à ton papa et à ton chat. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que je lui manque aussi. Qu’elle meurt d’envie que je revienne faire ma vie ici, car entourée de 3 gars, le taux de testostérone a bien grimpé sous leur toit. Depuis que j’ai quitté le nid, mes frères ont transformé ma chambre d’ado en débarras-salle-de-sport-entrepôt, sympa. Fallait bien que je vienne retrouver mes droits là-bas.

Un jour d’avril, tranquille et insignifiant sur l’instant, réunion d’équipe au sommet lors d'un pique-nique aux Tuileries bondées. Entre deux crocs de sandwich au thon, mon associée me passe un savon. Bon, c’est quand que tu rentres à Montpellier ? Enfin, je crois que c’était plutôt l’amie qui parlait et percevait mon désarroi face à la situation. Et qui me secouait pour de bon. Qu’est-ce qui te retient encore ici, tu le sais, ta vie à Paris maintenant c'est fini. Dur à encaisser, mais pourquoi lutter contre la vérité : j’étais au pied du mur.

Merci pour ce sermon, j’avais besoin que quelqu’un mette des mots et des sons sur cette petite voix en moi qui me dictait tout ça. Sans jamais avoir réussi à s’imposer.

J’étais contente de rentrer à la maison, c’était la solution. Pourtant, j’ai mis un an à me rendre compte qu’ici, le sud, la Méditerranée, c’est vraiment chez-moi. J’ai jalousé en secret les copains restés là-haut, pensant que ma place était aussi là-bas.

Paris, les adieux ont été houleux, Paris déchu mais pari tenu, je suis partie !

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Aujourd’hui, j’ai compris qu’il ne fallait pas redouter l’inconnu et laisser faire la vie. Les chances ne s’invoquent pas encore, elles se saisissent et se prennent à bras le corps. Et qu’il faut faire des choix pour trouver enfin sa voie, et surtout, bien l’écouter cette petite voix en toi qui murmure tout bas.

Aujourd’hui, je n'ai plus les quais de Seine après le boulot mais j’ai une terrasse pour l’apéro. Je n'ai plus le Louvre comme voisin, mais quand j'ouvre en grand le matin je perçois le phare de Palavas et l’Étang de l’Or. Tout est si calme et vaste dehors. J’aime l’été qui débarque tout feu tout flamme avant mai, les pique-niques à la plage improvisés en un coup de vent, continuer à faire ma bobo en vélo et fuir le métro parisien.

C’est bête, mais ce qui me bouleverse le plus, c’est le ricanement des mouettes. C’est l’appel de la mer, apaisant, elle me souffle qu’elle n’est pas loin et qu’elle veille au grain.

Cette nouvelle vie c’est ma vitamine D, en vrai, je l’ai attendue comme juillet.

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