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2020, ok et après ?

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LECTURE

4 min

DATE

20 déc. 2020

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, 2020 bat toujours son plein. 2020. Une année pourtant prometteuse. Une année visuellement réconfortante pour les maniaques comme moi, avec ses deux nombres siamois, ronds et douillets. Et pourtant, elle sonne comme un gros mot. 2020, une année qui pique les yeux. Qui nous fait détourner le regard. Deux mille vingt (c’est mieux comme ça non?) nous laisse un goût amer dans la bouche. Un goût de café réchauffé, celui qui, en plus, a été coupé à l’eau et de trop. Une année saveur jus de chaussette. Eau de boudin. Parfum gel hydroalcoolique, celui dans les magasins absolument irrespirable qui glisse tellement qu’on se retrouve à patauger dans ce liquide gluant pendant 15 minutes (mais diablement efficace pour ne rien toucher pendant ce laps de temps, ils sont malins). Bref, une année à oublier. Une année à rayer définitivement du calendrier.

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On appuie ensemble sur reset ?

Ces longs mois passés entre 4 murs nous auront bien fait réfléchir. Un petit bilan s’impose. Non ! Je ne vais pas vous parler du nombre incommensurable de pains qui ont été pétris à la maison, du nombre de paquets de pâtes qui attendent sagement d’être consommés chez ces personnes qui ont une peur incontrôlée du manque, du nombre de nouveaux yogis aguerris ou des challenges qui ont vu le jour, tous plus farfelus les uns que les autres et qui sont actuellement perdus dans les méandres de Tik Tok.

C’est le moment de jeter un petit coup d’œil dans le rétro et de lever le voile de confusion que cette période inédite a laissé. Pour beaucoup d’entre nous (ok pour tout le monde), cette parenthèse forcée a fait émerger pas mal de remises en question. Et d’incertitudes. De grands fondements existentiels laissés sans réponses, allant de « quand pourrons-nous sortir de nouveau? » à « quel est mon rôle sur cette planète finalement? ». Ce cri de détresse que la Terre nous balance à la figure pousse à s’interroger sur nos modes de vie, de consommation. Dire que l’on se sent totalement submergé·e·s, voire paralysé·e·s, serait un euphémisme. Mais on nous offre ici l’opportunité de repenser le monde. Saisissons-là. Nous sommes des êtres résilients par essence, alors trouvons la force d’aller de l’avant même en temps de crise.

Pourtant, deux vents contraires se font écho :

le besoin urgent de ralentir le rythme et la petite voix conquérante qui s’éveille en nous, soufflant que c’est le moment.

Le moment de réaliser ces petites choses qui nous tiennent tant à cœur (créer un studio de communication et de création graphique? Et pourquoi pas après tout !). De trouver du sens. De s’épanouir dans le chaos. Cette même petite voix qui refuse de nous laisser voir notre vie défiler passivement, sans en être le grand-maître. Tiraillé·e·s entre ce slow down forcé et l’envie mordante de se lancer :  il est peut-être là le point d’équilibre. Prendre le temps de faire son chemin tout en visant loin.

« Être vraiment humain, c’est aller vers ce qui n’est pas soi. C’est donc se tourner vers demain ». 

Cette théorie (très simplifiée, pardonnez-moi car je suis encore bien loin de la maîtrise de philo) empruntée au philosophe Martin Buber n’a pas trouvé meilleur contexte qu’aujourd’hui pour être martelée haut et fort. Alors poursuivons nos projets, si minimes soient-ils, car ils donnent un sens à notre présent et dressent un semblant d’avenir. Offrons-nous la sensation ardente de maîtriser encore quelque chose.

Le monde a changé. Profondément.

À vitesse démesurée.

On s’adapte, et le renoncement n’est pas une option. J’aime me dire qu’on ne baisse pas les bras et qu’on continue à y croire fort. Alors à tous les rageux (ringards?) qui nous somment à coup de « 2020 l’an foiré » (comprendre l’enfoiré, oui on a bien dit ringards ) et qui nous disent que c’est cuit. Que « le monde va mal »  et que « c’était mieux avant ». À ces mêmes personnes qui ont le jugement facile mais qui ne bougent ne serait-ce qu’un cheveu (qui n’a pas vu un coup de ciseau depuis belle lurette) pour faire avancer les choses. Restez dans votre marasme. Dans votre brouillard infini. Nous, on se charge d’aller le chercher, ce positif. Même avec une once d’espoir aussi solide qu’un coup de vent, on peut en faire des choses. Et de belles choses. Celles qui ont du sens.

Construisons le monde de demain.

La page est blanche, armons-nous de nos plus belles couleurs. Peut-être que pour certain·e·s c’est trop ambitieux, ou bien trop naïf. Mais on ne nous l’enlèvera pas, cette petite flamme qui nous anime. Nos envies, nos rêves, nos folies. Il nous en faudra plus que ça des virus sortis de derrière les fagots, de la bêtise, de l’ignorance et du complotisme à gogo, pour nous retirer cette volonté inépuisable de vivre. De se sentir utile, même dans les plus grands moments de flou. Ça va aller.

2021, toi et ton lot de surprises, nous t’attendons. Prêt·e·s à danser sous la pluie (de microbes) ?

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